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Communiqué de presse : DEMANDE DE PROTECTION À LA COMMISSION INTERAMÉRICAINE CONTRE LE "TRAIN M


DEMANDE DE PROTECTION À LA COMMISSION INTERAMÉRICAINE CONTRE LE "TRAIN MAYA " 17 MAI 2020

Péninsule du Yucatan, 17 mai 2020


  • Des organisations indigènes et civiles ont sollicité des mesures de protection auprès de la Commission interaméricaine des droits humains, afin d'éviter des dommages irréparables aux nappes aquifères de la Péninsule du Yucatán. Ces nappes sont des éléments indispensables aux territoires du peuple maya et elles sont la principale source de réserve d'eau pour la population et les communautés mayas.

  • La construction du méga-projet dénommé "Train Maya" met en danger le territoire du peuple maya et menace les conditions optimales d'accès à l'eau pour les communautés mayas et les populations dans la Péninsule du Yucatán.

  • En application du principe de précaution en matière d'environnement, les organisations demandent que l'État mexicain s'abstienne de la construction et de l'exécution du méga-projet "Train Maya" à cause des dommages graves et irréparables que ce projet pourrait occasionner aux nappes aquifères de la Péninsule du Yucatan.


Étant donné les dommages qu'occasionnerait le méga-projet "Train Maya", le 16 mai passé, l'Assemblée des défenseures du territoire maya Múuch Xíinbal ainsi que le Conseil civil mexicain pour la sylviculture durable ont sollicité auprès de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) des mesures de protection pour protéger les nappes aquifères de la Péninsule du Yucatan, appelées aussi "système de cénotes", dont dépend le droit à l'eau, à un environnement sain et au développement d'une vie digne des peuples mayas de la péninsule.


La requête a été présentée étant donné le fait que les travaux ont commencé et que la construction du méga-projet "Train Maya" menace la situation environnementale du système de cénotes déjà très vulnérabilisée par le fait que, dans le passé, l'Etat mexicain a permis, toléré et participé à sa détérioration en promouvant le développement de mégaprojets touristiques, immobiliers et agro- industriels qui utilisent et polluent leurs eaux.


Les organisations ont fait la liste des omissions du gouvernement aux trois niveaux en matière d'infrastructure adéquate et suffisante pour le traitement des eaux résiduelles et la manipulation des résidus solides. Elles ont en outre dénoncé l’octroi de concessions pour charger et décharger l'eau opérées sans contrôle, ni mesures de prévention ou d’atténuation, ce qui met en danger le patrimoine historique, identitaire et culturel des peuples mayas, tout comme leur santé et leurs vies.


Le développement du méga-projet "Train Maya" aggraverait les dommages à l'encontre des droits des peuples mayas car il renforcerait considérablement le processus de détérioration des territoires indigènes et du système de cénotes, étant donné qu'il inclut la construction de nouvelles villes, de nouvelles zones hôtelières, de parcs agroindustriels et de différentes stations, et projette une augmentation de l'arrivée de 3 à 4 millions de touristes dans la région par an.


Les organisations ont insisté sur le fait que le méga-projet du "Train Maya" se prépare dans un contexte régional de conflits socio-environnementaux fréquents et caractérisés par la spoliation des biens communs des territoires indigènes et paysans de la Péninsule du Yucatán. Elles prévoient que la construction et la mise en œuvre de ce méga-projet aiguisera et augmentera ces conflits étant donné que le développement de nouveaux mégaprojets dans divers secteurs économiques (tourisme agroindustrie, énergie, transport etc.) auront des impacts négatifs et, dans beaucoup de cas, irréparables sur l'environnement et le système de cénotes.


Dans leur requête, les organisations déclarent que l'État mexicain n'a pas respecté son obligation internationale de réaliser les études d'impact environnemental et social de manière préalable, transparente et publique ; et malgré cela, comme l'a reconnu le directeur du Fonds national pour le développement du tourisme (Fonatur), le 30 avril dernier, la construction du méga-projet a commencé. Les organisations insistent sur le fait que le démarrage du méga-projet se fait en l'absence


d'informations scientifiques permettant d'identifier pleinement les effets possibles sur l'environnement et sur les communautés indigènes et paysannes ; elles ont été jusqu'à préciser que l'intention irresponsable d'exempter le méga-projet du respect de cette obligation a été rendue publique.


La Cour interaméricaine des droits de l'homme a réitéré l'obligation des États de réaliser des études d'impact environnemental et social pour les projets qui mettent en danger les moyens de subsistance des peuples et communautés autochtones, y compris les risques environnementaux. Elle a également déclaré que cette obligation existe en ce qui concerne les projets qui impliquent des dommages importants pour l'environnement. La Cour a reconnu à plusieurs reprises que, pour tout plan de développement, d'investissement, d'exploration ou d'extraction dans les territoires traditionnels des communautés indigènes ou tribales, l'État doit se conformer à diverses garanties, y compris la réalisation préalable d'une étude d'impact environnemental et social.


Afin que les générations actuelle et futures de la population de la Péninsule du Yucatán puissent exercer tous les droits dont le système des cénotes leur permet de jouir, comme l'eau et un environnement sain, les organisations ont demandé à la CIDH d'ordonner à l'État mexicain : qu'en application du principe de précaution en matière d'environnement, il s'abstienne de construire et d'exécuter le méga-projet appelé "Tren Maya" ; qu'il garantisse aux communautés mayas les informations nécessaires et complètes, fondées sur des preuves scientifiques, concernant les incidences environnementales et sociales que le méga-projet appelé "Tren Maya" aurait sur le système de cénotes de la Péninsule du Yucatán ; et qu'il adopte des mesures de prévention et d'atténuation pour protéger le système de cénotes de la Péninsule du Yucatán contre les menaces et les risques que le projet entraînerait.


Il est essentiel que la CIDH accorde les mesures de précaution demandées, étant donné que le méga- projet "Tren Maya" continue de ne pas respecter les normes internationales de protection des droits humains, permettant ainsi la perte du patrimoine naturel et biologique du peuple maya, et violant irrémédiablement son droit au territoire et son droit à l'accès à une eau propre et sûre. Les mesures de précaution contribueraient également au déploiement effectif de l'application du principe de précaution, consolidant la protection de l'environnement dont la région a besoin. "Sans les cénotes, il n'y a pas de possibilité d'avoir un territoire maya, ni d'accès à l'eau. Si l'eau des cénotes est polluée, la végétation est également affectée, ainsi que la faune qui a besoin de son eau pour vivre. Ainsi, la destruction et la contamination systématiques des cénotes dans la péninsule du Yucatan sont une menace pour notre vie en tant que peuple indigène maya.


Pour défendre l'existence même de nos territoires, nous devons défendre le système de cénotes dans la Péninsule du Yucatán dont ils sont issus", concluent-ils.


Les organisations pétitionnaires espèrent que la CIDH ordonnera des mesures de précaution afin que l'État mexicain s'abstienne de construire et d'exécuter le méga-projet "Train Maya", qui mettrait en danger l'avenir environnemental de la région de la péninsule du Yucatan et des communautés mayas en raison des dommages irréparables causés au territoire, au système des cénotes, au droit à l'eau et à un environnement sain, et à tous les autres droits dérivés de ce dernier.


Asamblea de Defensores del Territorio Maya, Múuch’ Xíinbal, Colectivo de Semillas Miuch' Kanan l'inaj, Consejo Civil Mexicano para la Silvicultura Sostenible, Ka Kuxtal Much' Meyaj

(Assemblée des défenseures du Territoire maya, Múuch Xíinbal, Collectif de graines Miuch' Kanan l'inaj,

Conseil civil mexicain pour la sylviculture durable, Ka Kuxtal Much' Meyaj)


https://www.congresonacionalindigena.org/2020/05/17/boletin-de-prensa-solicitan-a-la-comision- interamericana-proteccion-frente-al-tren-maya/


https://www.ccmss.org.mx/solicitamos-proteccion-internacional-frente-a-impactos-del-tren-maya/

Versión al Francés por équipe de traduction internationale adhérente á la 6a.

Traducción colectiva solidaria

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